J’ai vu ta tête de loup
Je t’ai vu en cyprès entre lune et soleil
alimenter le feu
le tronc bien trop tordu
pour n’être pas une porte
ou la fraise d’un museau
Je t’ai vu en renard aussi
J’ai vu ton poil d’hiver vriller le ciel de mai
air et rayons aux densités subtiles
qui tournoyaient autour des astres
et de lointaines étoiles n’étaient pas négligées
et puis ton poil de fauve
prêt à croquer la route
à dévorer l’espace
J’ai vu tes yeux, Vincent et c’étaient deux planètes
Deux astres qui flambaient
T’était pas fou, Vincent.
Jamais tu n’l’a été.
Poète, oui,
dans le « poïen » à tout instant.
Dans TON temps. Dans ton Aïon.
Dans ce « poïen » qu’on nous arrache à chaque instant.
C’est la mort des poètes que veut la société
Et tu l’as su très tôt et tu t’es bien battu.
Merci, Vincent.